La campagne 2015, réalisée par l’agence New BBDO sera diffusée à partir du 27 janvier sur une douzaine de chaînes de télévision. Mis en ligne hier par le Collectif féministe contre le viol (CFCV), le spot montre une fête entre amis. Un homme y est chaleureusement accueilli par tous, à l’exception d’une jeune femme qui se fige alors qu’il l’approche et lui fait une bise sur la joue. Le témoin de mariage de l’un, le meilleur ami de l’autre, le rigolo de service, le pote sur qui on peut tous compter est aussi l’homme qui l’a violée. «Dans huit cas sur dix, l’auteur du viol fait partie de l’entourage», conclut le clip, incitant les victimes à appeler le numéro gratuit 0800 05 95 95 géré par le CFCV.

Près de 86 000 victimes chaque année !

Alors que le nombre de femmes adultes subissant un viol ou une tentative de viol est estimé à 86 000 chaque année, seulement 13% d’entre elles portent plainte et 1% conduisent à une condamnation. Dans le cas où c’est un proche qui est l’agresseur, la victime aura encore plus de difficulté à en parler ou à entamer une quelconque démarche pour condamner son acte. «Pour aider ces personnes à se reconstruire, il faut qu’on les reconnaisse comme victimes», souligne le Dr Gilles Lazimi, coordinateur des campagnes du collectif. Il s’agit de «faire changer la honte de camp» en leur montrant la stratégie de l’agresseur et en les aidant à se déculpabiliser.

La ligne d’écoute mise en place par le CFCV, permet aux victimes de trouver «une oreille de professionnels qui connaissent bien la stratégie des agresseurs et vont leur permettre de comprendre elles-même», explique le Dr Emmanuelle Piet, présidente du collectif. «On les aide à avoir un récit clair de ce qui leur est arrivé». Ensuite, «on donne des renseignements juridiques exacts, on les accompagne dans ce qu’elles veulent», porter plainte ou non.

Parmi les revendications du CFCV figurent une enquête systématique à la suite des plaintes, le jugement des viols exclusivement par les cours d’assises (alors que les viols sont souvent requalifiés en agressions sexuelles, jugées en correctionnelle et passibles des peines moins lourdes), la prise en charge des soins à 100% pour les victimes, la formation des médecins à la prise en charge des psychotraumatismes.

Pour que la parole laisse place aux silences et que la honte change de camp, partageons l’information et aidons les victimes.

Un numéro à appeler pour briser le silence : 0800 05 95 95

 

Source : AFP