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Libérée, délivrée, je n’entreprendrai plus jamais !

200 jours ! 200 jours que j’attends cette date, qu’elle me fait de l’oeil sur le calendrier, qu’elle me nargue de ses courbes, ses arrondis, cette date si précise : 6 avril. Mais qu’a-t-elle de si particulier ? Peu le savent, très peu. Plusieurs l’ont su, ils l’ont tous occulté. C’est normal, c’est mon histoire, mon chemin, mon tracé, ma vie.

Je compte les jours en silence ces derniers temps en ayant peur de cette échéance. Pourquoi me direz-vous ? Je n’en sais rien moi-même, c’est plutôt une page qui se tourne pour laisser place à la lecture de la suite du bouquin. C’est plutôt positif donc mais comme toute page qui se tourne, on a envie d’y revenir, d’être sûr d’avoir tout compris, de bien avoir capté tous les sens cachés et l’histoire qu’elle voulait nous délivrer.

Pour ceux qui ne le savent pas, c’est à dire la plupart d’entre vous, j’ai monté ma boîte en octobre 2014, une société dans le web qui concevait des sites internet et proposait de l’actualité journalistique dans plusieurs domaines. La vie a fait que j’ai dû tout arrêter en septembre dernier, charges étant devenues bien trop lourdes (RSI mon amour) et la communication n’étant pas assez bonne pour faire grandir le projet. Bref, mais qui dit tout arrêter dit liquidation. Elle a été judiciaire pour ma part. Un mot qui m’a collé mal au bide pendant des semaines lors du montage du dossier, lors de l’attente de l’échéance et au moment M.

Le jour J, le 19 septembre, il n’y avait rien de bien compliqué qui m’attendait. Un RDV dans le bureau d’un juge pour que je puisse expliquer mon parcours et pourquoi je me retrouvais là ce jour-là. Quand je suis entrée dans ce tribunal, une émotion particulière m’a pourtant traversée, j’ai eu le sentiment d’un profond gâchis, d’un échec cuisant et d’être mise plus bas que terre.

Mes parents ont fait 500 km pour venir me soutenir ce jour-là, quelle jolie preuve d’amour… Mon père est même venu jusque dans la salle d’attente avec moi et m’a dit « Je ne t’imposerai pas ma présence, si tu veux y aller seule, je t’attendrai ». Phrase à laquelle j’ai répondu qu’en effet, je souhaitais y aller et me défendre seule. C’était mon entreprise, mes erreurs, mon échec, je ne voulais pas l’impliquer davantage dans ce navire qui avait déjà bien pris l’eau.

Et puis la porte du bureau s’est ouverte et avant d’entrer, j’ai lancé ce regard doux vers mon père qu’il a compris en une micro seconde, ce regard qui voulait dire, « Viens, je ne pourrai pas sans toi ». Il est venu et est resté silencieux tout le long. Il m’a entendue me défendre, me battre, me justifier, me relever… ce qui m’a valu un joli discours en sortant sur la façon dont il était fier de moi de m’en être si bien sortie… Il a eu cette présence silencieuse et rassurante qui m’a donné la force d’y arriver.

En bref, ce n’était pas une épreuve facile car monter une entreprise c’est tellement d’investissement, de temps, de papiers, de dépenses et de tellement d’autres choses que tout voir se finir en une discussion à huis clos chronométrée est assez frustrant.

Et aujourd’hui marque la fin de quelque chose mais le début d’une autre. N’est-ce pas ? Moins de 2 mois après, je trouvais du travail. Et aujourd’hui, je n’échangerais ma place au boulot contre rien au monde. Je me sens revivre avec ce rythme effréné, ces échanges vivants, ces tâches qu’on me confie… Alors oui ce boulot me donne moins de liberté dans ma vie personnelle, je vois moins ma fille, mes amis…mais je me sens revivre. Ceux qui m’aiment vraiment savent à quel point ça compte pour moi. À quel point ça a toujours compté et à quel point j’ai toujours recherché et souhaité vivre ce que je vis aujourd’hui. À ce jour, je vis l’après et c’est juste magique.

Ironie du sort, cette date du 6 avril est précisément celle qui, 6 ans plus tôt avait vu naître le premier exemplaire de ce magazine féminin que j’avais lancé en région parisienne et qui est ensuite devenu le point de départ de toute cette histoire. La boucle est bouclée ? Rien n’est moins sûr. Le titre est racoleur, je n’ai jamais eu l’intention de baisser les bras. Ceux qui le croient ne me connaissent pas. En vrai, de cette épreuve, j’en suis ressortie plus forte. Sur le coup, je ne m’en rendais pas compte, j’étais abasourdie, déçue, triste, honteuse mais aujourd’hui, je me dis que je suis fière d’avoir essayé.

 

Pour terminer, je vous dirais de toujours suivre vos instincts, croire en vos rêves, oser le faire.
Si c’était à refaire, je le referai sans aucune hésitation, ça m’a tellement apporté.

Je vous laisse avec cette citation issue du livre « La noblesse des vaincus » de Jean-Marie Rouart qui était accrochée sur le mur du tribunal. Un magnifique texte dont je n’ai pu trouver qu’un extrait ci-dessous :

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